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La Grande Sophie

La Grande Sophie

La Grande Sophie

Pour ce troisième rendez-vous de "La mode et moi", je suis très heureux de parler cette fois-ci avec une fille, de vêtements, de style, de souliers et, à mon avis, de musique. Alors, si je vous dis qu'elle a reçu deux prix de la Victoire de la Musique en 2005 et 2013, et qu'elle a travaillé avec des icônes comme Françoise Hardy. Que je l'ai également vu plusieurs fois en concert et que je peux vous dire que c'est vraiment une bête de scène, qu'elle est grande et pas simplement par sa taille. Bref, vous l'avez peut-être reconnu. Je suis heureux de recevoir la Grande Sophie.

 

Philippe : Bonjour, Sophie.

Sophie : Bonjour.

P : Ça fait déjà vingt ans que tu occupes une place à part - de mon point de vue - dans la scène musicale française. Depuis tes débuts, qu'est-ce qui a changé selon toi dans la musique?

S : Beaucoup de choses, je pense… la façon de communiquer, déjà.

P : Les réseaux sociaux ?

S: Bien sûr, au début, je faisais mes tracts, quand j'ai donné mes premiers concerts dans les bars, dans des petits lieux de squat… J’allais à la photocopieuse, je tirais ma photo, je la photocopiais, je collais mes textes dessus et ensuite je découpais et les distribuais à la sortie des concerts.

P : Tu as commencé comme ça ?

S : Oui, j'ai commencé comme ça, et je chantais dans de très petits lieux.

P : Et tu as commencé à t'intéresser aux réseaux sociaux à partir de quand ?

S : En fait, j'ai eu la chance de vivre avec quelqu'un qui est branché informatique et qui est quand-même un "geek". Il m'a appris à me servir d'un ordinateur et à être très indépendante au niveau de ma musique. Grâce à ça, j'ai commencé à faire de la musique sur ordinateur, pour y mettre toutes mes idées. Cependant, cela ne m'a pas empêché de travailler avec d'autres musiciens et réalisateurs. Je suis une autodidacte.

P : La technologie c'est de la liberté ?

S : Oui bien sûr.

P: Je t'ai rencontré dans ma boutique par hasard et j'en étais très heureux car j'aime ton parcours pop-rock, ton univers subtil et aussi tes textes. Quand tu étais une jeune fille et que tu rêvais de chanter. Qui t'a influencé ? Qui étaient tes icônes de ton panthéon personnel ?

S :  Je savais ce que je voulais faire dès l'enfance. J'ai toujours su que je voulais chanter. J'ai aussi toujours dit que je voulais chanter pour mes parents, pour mes amis. Dès que j'ai commencé à 9 ans à jouer de la guitare, j'ai composé. Et comme j'avais 9 ans, je crois que je me suis identifiée à d'autres enfants qui chantaient à l'époque. Il y avait Nikka Costa, elle avait mon âge, c'était une américaine donc elle chantait en Anglais. Et je passais des heures dans ma chambre à refaire comme elle (je ne parlais pas du tout Anglais à l'époque).

P : C'est étonnant parce que je pensais que tu avais des icônes que tu allais me citer, comme Françoise Hardy ou des femmes qui écrivaient.
S : Je te parle de l'enfance. J'avais 9 ans. Alors, à 9 ans, je me suis emparée d'un disque de Sylvie Vartan et il y avait une chanson que j'aimais beaucoup qui s'appelait "Irrésistiblement". Sur un petit clavier, je refaisais la mélodie à un doigt, c'était comme si c'était Bercy dans ma chambre.

P : (rires)

S : Après j’ai grandi… Françoise Hardy, je l’ai écouté, mais plus tard dans ma chambre d’étudiante aux Beaux-Arts. Je connais Françoise Hardy parce que ma mère avait ses disques, mais il fallait aussi que je m’affirme du côté de mes goûts personnels. Je suis allée voir U2 en concert le jour de mes 18 ans et c’était celui avec UB42 et the Pretenders. J'ai vu Chrissie Hynde et je n’ai vu qu’elle. J’étais fascinée.

P : Il y a une vraie corrélation entre vous.

S : Ça a été un choc et cela a confirmé ce que je voulais, poursuivre la musique et monter sur scène, avoir un groupe même si j'ai eu un, dès l’âge de 13 ans.

P : L'image c'est important pour un artiste. La photo d'un album, la tenue sur scène. Est-ce qu'il y a une grande différence entre tes tenues de représentation et tes looks de tous les jours, ou tu t'habilles pareil ?

S : Il y a beaucoup de différences car j'ai remarqué que je ne porte que des robes sur scène, alors que je n’en porte quasiment pas au quotidien.

P : Et il y a une explication ?

S : J'ai l'impression de mieux bouger dans une robe... Mais depuis peu, j’aime le look androgyne avec une grande veste à la Patti Smith ou aussi à la Françoise Hardy.

P : Son look des années 80-90 ?

S :  J’aime bien ça sur scène, je ne sais pas pourquoi, mais j'adore les paillettes. J’adore tout ce qui brille. C’est vrai que sur scène je me transforme un peu et dans la vie je mets moins de paillettes, même si j'en mets un peu plus maintenant.

P : Les paillettes sont dans la tête.

S : Voilà (rires).

P : Et d'ailleurs dans la vie, quel est ton rapport à la mode ? Tu es une fashion victime ou pas tant que ça ?

S : Non, je ne retiens pas le nom des marques, je suis mon instinct et je crois que c'est ce qui est important dans la mode c’est de savoir ce qui vous va. Maintenant je sais mieux ce qui me va, en tous cas mieux qu’avant.

P :  Tu as appris par ton métier ou travailles avec des styliste ? Comment cela se passe-t-il ?

S : J’ai une manageuse qui me suit depuis longtemps et son regard est important.
Et oui j'ai rencontré aussi des stylistes, mais à chaque fois c’est le regard de ma manageuse qui prime. Elle est assez directe avec moi, on se dit tout. C'est bien aussi d'essayer ce qu'on nous propose et après de voir si je garde ou pas, car il y a des choses auxquelles je n’aurais jamais pensé. J’ai eu dans mon clip "Martin" une jupe avec une tête de lion. Jamais je n’aurais pensé un jour la porter. Mais je la garde encore, j’aime faire vivre mes tenues de scène.

P : Ça veut dire que tes tenues de scène tu les portes après dans la vie ?

S :  Quand je suis en vacances. Je mets mes tenues que j’ai porté sur scène oui, je sais que je ne vais plus les remettre sur scène, que j’en aurai des nouvelles.

P : Donc tu te les appropries au final ?

S : Je ne veux pas les laisser mourir et c’est une façon de démystifier, ce n'est qu'un vêtement qui peut être simplement porté.

P : D'ailleurs dans la vie comment tu définis ton style ? Est-ce que tu le définis d’ailleurs ?

S :  Comment je définis mon style ? Je suis à l'aise dans un look un petit peu androgyne, mais avec une pointe de féminité aussi. La féminité, je la vois un peu dans les paillettes mais c'est peut-être faux parce qu’un homme qui porte des paillettes, j'aime ça aussi. J’aime les manches ballon, j’aime les petits détails qui font que c’est à moi, que c’est quelque chose dont je n’ai pas envie de me séparer, que je vais avoir envie de remettre.

P : Tu achètes sur Internet ou pas tellement ?

S : Pas tellement, je préfère essayer parce que la coupe est très importante, mais récemment avec le confinement j’ai flashé sur un pull avec des manches ballon et j’ai pu le commander et il me va. (rires) Mais sinon je préfère aller en boutique. Je préfère essayer.

P :  Je sais que tu attaches une grande importance aux souliers que tu aimes être à l'aise et te sentir confortable. C’est quoi pour toi une belle paire de chaussures ?

S : J’aime bien dans une paire de chaussures quand ça fait une cambrure aux talons.  Je n’aime pas les chaussures trop droites. Des chaussures qui ne fassent pas des grands pieds non plus. Je suis grande. J’ai tout de grand, la pointure aussi est grande…

P : Et tu mets plutôt des Boots, des Richelieux, des Sneakers?

S : J'aime beaucoup les bottines, j’en ai beaucoup et j’aime vraiment celles qui viennent de chez toi avec un petit talon.

P : Le talon idéal pour toi c'est 4-5 cm?

S : Oui, 4-5 cm. Mais 5 maximum parce qu’après j’ai des crampes. Et puis, un petit talon suffit à donner de l’élan à la silhouette. J'aime particulièrement celles qui viennent de chez toi avec un drapé. Elles ont ce petit détail qui donne de l’élégance, et puis il y a aussi les bottines léopard, qui ont beaucoup de fantaisie. Comme je porte aussi pas mal de noir, cela donne une touche d’éclat à ta tenue.

P : Je tiens à préciser que Sophie est arrivée avec un K-way léopard aujourd'hui et c’était cool. Donc la grande Sophie aime le léopard.

S : Oui c’est beaucoup de fantaisie le léopard et j'en ai pas mal. J'ai aussi une banane en fourrure de faux léopard, bien sûr c’est du faux.
P :  Sophie vous montrera tout ça sur les réseaux sociaux (rire). D'ailleurs, avec tes affaires, tu es plutôt soigneuse ou pas du tout ? Tu prends du temps pour entretenir tes souliers ?

S : Pas vraiment, mais de temps en temps je donne un petit coup. Comme je vis avec quelqu’un qui connait bien le cirage de chaussures, de temps en temps il faut que je sois à la hauteur. (rires) Je précise que j'aime beaucoup l'odeur.

P : Mais c’est en moyenne quoi ? Tous les mois ?

S : Ça dépend, il y a des paires de chaussures que je porte tous les jours et puis après j’ai envie de passer à autre chose, et je vais la ressortir dans deux mois. Donc à ce moment là je donne un petit coup de cirage.

P : Il y a pas mal de clients qui m’ont dit que s'occuper de leurs souliers les déstressait.

S : Je comprends, mais moi c’est souvent à la dernière minute que je les nettoie. Ce que j’aime, en revanche, c’est que comme j’ai la chance de beaucoup voyager, quand je vais dans les hôtels il y a les appareils avec les brosses.
J’adore ça, y mettre mon pied (rire).

P : D'ailleurs est-ce que tu as un conseil à donner aux gens qui nous lisent pour être bien dans ses pompes?

S : Pour être bien dans ses pompes ? Un conseil ? Déjà il faut choisir sa paire de pompes, évidemment. Il faut l'essayer, donc je conseille aux gens d'aller en boutique, c'est toujours mieux et… Quel conseil pourrais-je donner pour être bien dans ses pompes? Je ne sais pas, c'est dur ça. Moi je suis du genre, je ne sais pas si c'est un conseil, à toujours garder une petite chaussette quitte à mettre une petite semelle aussi.

P : Du confort, avant tout.

S :  Je suis frileuse donc j’aime bien avoir chaud aux pieds parce que souvent on y attrape froid, donc la petite chaussette est importante. Toujours garder sa petite chaussette.

P :  Dernière question déjà : Quand va-t-on pouvoir te voir sur scène?

S : Cela fait déjà deux fois que la tournée s'est interrompue à cause du confinement et du virus, la tournée est décalée pour la fin du mois d’avril. Donc, nous la finirons au mois d'avril. J’espère qu’on va pouvoir remonter sur scène rapidement.

P : On a tous envie de retrouver les artistes sur scène parce qu’on en a vraiment besoin.

S : Je crois qu’en ces périodes anxiogènes, très anxiogènes, c'est nécessaire. Quand j’avais repris en octobre j’ai vu les gens revivre, se retrouver avec mon équipe et le public, c'est une bouffée d'oxygène incroyable.

P : Est-ce que tu crois que quand on va retourner voir les concerts, ça va être des concerts de folie comme on n'en a jamais vu ? Où tout le monde va se lâcher ?

S :  Alors je pense que ça va être assez progressif, car je pense que les gens pourront vraiment se lâcher que quand ils n’auront plus de masques et quand il n'y aura plus de distanciation. J’espère qu’ils ne sont pas habitués au concert en réseau, où l’artiste est seul derrière l’écran de son portable en donnant un concert… J’espère qu’on va pas s’habituer à ça parce que ça me fait vraiment peur.

P : Je ne crois pas, parce qu’on aura toujours besoin d’avoir un contact collectif dans une salle de concert et de voir l'artiste en face intéragir avec la foule.

S : C'est important. Le rapport avec le public, moi j’aime voir les regards des gens, qui fait que chaque concert est différent. Dans chaque ville, les gens ne réagissent pas de la même manière. Il y a des gens qui vont avoir envie de chanter tout de suite, des gens qui vont avoir envie d’écouter des paroles, et des gens qui se mettent à danser. Tout ça on ne peut le retrouver que dans une salle de spectacle.

P : Absolument. Merci beaucoup Sophie.

S : Merci.

P : On se retrouve très vite avec un autre artiste en attendant je vous dis à bientôt et surtout restez bien chaussés avec les chaussettes de la grande Sophie.

S : Voilà, tu as fait un jeu de mots qui est dur à réciter: restez bien chaussés avec les chaussettes de l’archiduchesse… (rires)

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